Chronique d'une patronne #14 par Caroline Beck
Pour une version plus enrichie et si tu as la flemme de lire LOL, tu pourras aller écouter mon podcast sur Youtube : https://www.youtube.com/@hellocarobeck/podcasts
Je suis nulle, je ne suis pas à la hauteur, ils sont tous meilleurs que moi, ...
Ça te parle ? Le syndrome de l'imposteur, mon veille ami !
Peur, doute, remise en question… Ces sensations font partie de ce que l'on appelle le syndrome de l’imposteur. Un phénomène qui touche surtout les femmes dans le milieu entrepreneurial. Pourquoi est-il souvent plus présent chez nous, les femmes ?
L’entrepreneuriat est-il toujours un terrain de jeu inégalitaire ? Des questions en pagaille, qui tournent dans ma tête. Ce sujet, on en parle de plus en plus, mais il reste encore tellement vaste à explorer.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, il y a une phrase que je répète souvent à mes patronnes dans le gang : "Les idiots n'ont pas de syndrome de l'imposteur, seules les personnes intelligentes en souffrent." Alors si tu doutes, sache que c’est déjà un signe que tu vaux bien plus qu’eux !
C'est en 1978 que deux psychologues américaines, Pauline Rose Clance et Suzanne Imes, ont lancé la première étude sur ce phénomène. Elles ont observé 150 femmes exceptionnelles, reconnues pour leurs réussites professionnelles indiscutables. Et pourtant, malgré ces succès, elles ne se sentaient jamais à la hauteur. Même validées par l'extérieur, elles ne parvenaient pas à s’accorder leur propre reconnaissance.
Et ainsi est né le syndrome de l’imposteur, qui, dès le départ, a trouvé une place bien particulière chez les femmes. Aujourd’hui, presque 50 ans après, ce phénomène perdure, et les femmes en restent les figures principales.
Selon une étude britannique réalisée par OnePoll, il concerne plus de la moitié d’entre-elles. Sur 4 000 adultes britanniques, 62% des femmes disent n’avoir presque jamais eu confiance en elles. 53% doutent de leurs compétences. Pour 72% des femmes, cette sensation s’est montrée au travail.
Le syndrome de l’imposteur affecte de nombreuses femmes, impactant 24% d'entre elles dans leur vie sentimentale et amicale, et 18% dans leur rôle de mère. La principale cause de ce sentiment est le manque de confiance en soi, pour 63% des femmes, alimenté par les préjugés et les critiques subies dans un milieu entrepreneurial encore largement dominé par les hommes, bien que de plus en plus féminisé.
Selon l’INSEE, Les femmes osent moins se lancer que les hommes, confrontées à plus de préjugés.
Les chiffres sont encourageants : le nombre de femmes entrepreneures est en hausse. En 2023, elles représentaient 43 % des créateurs d'entreprises individuelles, une légère baisse par rapport aux 43,7 % de 2022, mais toujours significative.
Cependant, les inégalités persistent. Les femmes sont moins nombreuses à entreprendre et à diriger des entreprises, et elles sont également plus touchées par le syndrome de l'imposteur. Selon une étude de 2023, 60,6 % des femmes ingénieures en logiciel souffrent de ce syndrome, contre 48,8 % des hommes.
Malgré ces défis, le phénomène reste universel. Une étude de 2023 indique que 70 % des personnes dans le monde sont touchées par le syndrome de l'imposteur au cours de leur vie.
Il ne disparaît jamais
Aujourd’hui encore, après 20 ans d’entrepreneuriat, je me bats constamment contre ce syndrome. Il ne passe pas une journée sans qu'une petite voix ne vienne s’immiscer dans mon esprit : « Tu ne mérites pas ce succès, tu n’es pas à la hauteur. » Cette sensation étrange, comme si tout pouvait s’effondrer si quelqu’un découvrait « la vérité » : je suis nulle, je suis un imposteur, je ne suis pas légitime, mais pour qui je me prends…
Que tu sois entrepreneure depuis 6 mois ou 10 ans, il est toujours là, tapi dans l’ombre. Il est le fardeau des visionnaires, des ambitieuses, des perfectionnistes. On ne s’en débarrasse jamais. Alors, comment faire face à cet ennemi invisible et le surmonter encore et encore ?
Alors, décortiquons le syndrome de l'imposteur.
Le syndrome de l'imposteur se manifeste d'abord par :
Un doute persistant sur tes compétences : même quand tu as des preuves concrètes de ton succès, tu as du mal à les accepter.
La peur d’être « démasquée » : tu vis dans la crainte que quelqu’un se rende compte que tu n’es pas aussi compétente que tu le prétends.
Un perfectionnisme paralysant : tu repousses constamment les échéances, cherchant à atteindre la perfection, quitte à te freiner dans ton élan.
Le syndrome de l’imposteur touche une grande majorité de femmes, surtout celles qui osent sortir de leur zone de confort.
Quelques vérités pour remettre les choses en perspective
Le succès n’est jamais un coup de chance. Si tu en es là aujourd’hui, c’est grâce à tes compétences et à ton travail acharné.
Tout le monde doute. Même les plus grands leaders avouent avoir ressenti ce syndrome à un moment donné.
L’échec est un professeur, pas un jugement. Il ne définit pas ta valeur.
5 stratégies concrètes pour contrer le syndrome de l'imposteur 💪
Tiens un journal de tes réussites 📖 : Liste régulièrement tes succès, même les plus petits. Relis-les quand le doute s’installe.
Parle-en 🗣️ : Partage tes ressentis avec d’autres entrepreneures. Tu découvriras que tu n’es pas seule à traverser ces émotions.
Transforme tes peurs en actions 🚀 : Plutôt que de fuir, affronte les situations qui te terrifient. Tu constateras que tu es plus compétente que tu ne le pensais.
Dis stop à la comparaison 🚫 : Chaque parcours est unique. Ce que tu vois sur les réseaux sociaux n’est qu’une vitrine, pas la réalité.
Reformule tes pensées 💭 : Remplace les phrases comme « Je ne suis pas assez… » par « J’apprends et je progresse chaque jour ».
Une note pour conclure
Aujourd’hui, je ne peux pas dire que je n’éprouve plus jamais le syndrome de l’imposteur, mais j’ai appris à le dompter. Il ne décide plus de mes actions. Et toi ? Quelle sera ta prochaine victoire sur ce syndrome ?
J’espère que cette nouvelle édition des “Chroniques d'une Patronne” t’a plu, et je t’en écrirai bientôt une autre. Moi, c’est Caro, patronne depuis presque 20 ans. J’en avais assez de mon blog classique et ennuyeux ; je voulais faire entendre MA voix. Elle était en sommeil depuis trop longtemps, et si elle t’inspire, alors mon pari est gagné.
Rendez-vous tous les mardis pour une nouvelle chronique ICI sur mon blog, accompagnée d’une version enrichie en podcast sur YouTube !
Besoin d'une dose supplémentaire d'inspiration ?
Suis-moi sur les Réseaux sociaux !
Au plaisir de te lire à mon tour,

Comments